Quelques extraits du discours de Philippe Vigier, Président du groupe parlementaire de l’UDI a l’assemblée nationale.
Monsieur le Premier Ministre,
…….L’effort de 50 milliards d’euros d’économies que vous présentez aujourd’hui semble enfin poser un premier acte de responsabilité. Il nous oblige également à dire que l’actuelle majorité n’est pas l’unique responsable de la situation du pays : le dernier budget en équilibre fut voté il y a presque quarante ans.
Depuis, la France a vécu à crédit et nous avons tous contribué à alourdir le fardeau qui pèsera lourdement sur les générations futures. Et pour ceux qui doutent que le déficit n’est pas un problème… Un seul chiffre : 30 000 euros par habitant, tel est aujourd’hui le poids de la dette, mère de toutes les injustices : – celle, d’abord, qui fait supporter à nos enfants le coût d’un modèle social dont ils risquent d’être privés par notre seule responsabilité ; – celle aussi qui touche les plus modestes, les premiers à être fragilisés par la crise.
Ce programme de stabilité doit constituer un tournant indispensable pour préserver l’avenir. Il doit interroger chacun et chacune d’entre nous sur le sens de son vote.
Aujourd’hui, la France est confrontée à des choix qui engagent son modèle économique et social pour les prochaines années. Face à une économie mondialisée, face à un monde en pleine mutation, offrant de nouvelles opportunités, il est une exigence, celle d’adapter notre pays. Nous sommes également regardés par l’Europe qui attend que nous démontrions notre capacité à tenir nos engagements et à garder la maîtrise de notre destin. Nous sommes les héritiers d’une Europe de la paix. Nous devons être les bâtisseurs d’une Europe du progrès au service des peuples. Mais nous ne pourrons y parvenir qu’en nous attaquant frontalement à la dette et au déficit. Il y a encore quelques semaines, votre majorité – Monsieur le Premier ministre – refusait de regarder cette réalité en face. Elle a conduit le pays dans l’impasse, brisant par là même la confiance que les Français et les Françaises avaient placé en elle.
…….la troisième et dernière raison, c’est que votre programme de stabilité ne prévoit à aucun moment des reformes structurelles, des réformes d’avenir, des réformes en profondeur : vous ne proposez que des demi-mesures, des mesures de court terme, mais qui n’éclairent en rien le long terme et l’avenir de la France. Vos demi-mesures sont malheureusement l’assurance que les Français se verront infliger une nouvelle cure d’austérité dans les prochaines semaines. D’où l’exigence d’engager des réformes d’avenir sans délai. C’est votre devoir, c’est notre devoir. Et c’est cela le courage !
……C’est à ces seules conditions que le programme de stabilité aurait pu servir pleinement l’intérêt supérieur du pays et c’est en fonction de ces seules considérations que le Groupe UDI se prononce. Nous nous abstiendrons donc majoritairement.